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Historique de l'immeuble
Dans une entrevue à l'émission télévisée Le Sel de la semaine dans les années 60, Claude-Henri Grignon avait déclaré à Fernand Séguin qu'il avait pris trois habitants différents du Sainte-Adèle de son enfance comme modèles pour le Séraphin Poudrier de son roman «Un homme et son péché». Lors de la sortie en 2002 d'un film de Charles Binamé basé sur l'histoire de cet avare, madame Claire Grignon a avoué que son père avait alors donné cette réponse pour ne pas blesser les membres de la famille du vrai et unique modèle de Séraphin, dont plusieurs étaient alors encore vivants. Comme ces gens étaient maintenant tous décédés, elle révélait que l'avare de Saint-Adèle, qui avait vécu au tournant du XXe siècle, se nommait Israël Bélair et que son épouse, devenue la Donalda du roman, était décédée un an après son mariage.
Le seul Israël Bélair dans les registres de la Paroisse de Sainte-Adèle est le fils de Moïse Janvry dit Bélair et de Martine Guestier. Le 15 janvier 1895, il épouse Bernadette Desjardins, fille d'Israël Desjardins et de Philomène Lapointe. Bernadette décède le 11 juin 1896 et est inhumée le 15, à l'âge de 19 ans et 8 mois. Il y avait à peine un an et cinq mois qu'elle était mariée. Il s'agit donc, de toute évidence, de Séraphin Poudrier et de Donalda Laloge! La terre d'Israël Bélair était située à l'extrémité du chemin Notre-Dame, seconde terre du canton de Wexford, à proximité de l'entrée Ouest du Parc de la rivière Doncaster, au lieu-dit «relai du père Eddy».
Avant 1880, Moïse Janvry dit Bélair et Martine Guestier, les parents d'Israël, possèdent les deux premières terres du cinquième rang du canton Wexford. Ils les ont obtenues de l'agent des terres par billets de location Israël, baptisé à Sainte-Adèle le 7 octbre 1867, qui deviendra notre Séraphin. En 1884, ils vendent la première terre au marchand Hormisdas Biroleau dit Lafleur de Sainte-Adèle mais conservent la seconde, soit le lot numéro 2 du 5e rang du canton Wexford. Après y avoir élevé leur famille, ils vendent la terre en septembre 1898 à leur fille Malvina, maintenant majeure mais toujours célibataire. Cette dernière la revend un mois plus tard à son frère Israël, alors veuf depuis plus de deux ans. Il ne semble pas qu'il se soit remarié par la suite. Il conserve la terre jusqu'au 5 août 1930, lorsqu'il la vend à Charles Corbett Ronalds, un imprimeur de Montréal. Il a alors 63 ans.
- Extraits de nos deux articles cités en référence.
Références
- Vallières, Marc-Gabriel, «Qui était donc Séraphin?», dans L'Éveil, 22 mars 2003. Accessible sur Patrimoine-Laurentides à l'adresse https://mgvallieres.com/chronDiverses/200303.php.
- Vallières, Marc-Gabriel, «Et où habitait Séraphin?», article inédit, avril 2024. Accessible sur Patrimoine-Laurentides à l'adresse https://mgvallieres.com/chronDiverses/202404.php.