C'est un coffre à souvenirs qui s'ouvre à moi quand il m'arrive de marcher dans
les plus anciennes rues de Sainte-Adèle, par quelque matin d'hiver où les touristes ne sont pas encore levés. Je revois la
boulangerie en haut de la côte, avec ses pains, ses brioches et ses tartes. Leurs odeurs ont si bien envahi ma mémoire qu'aucun lieu,
aujourd'hui, ne me semble sentir aussi bon, comme si on y avait fabriqué les proustiennes petites madeleines. Et aussi la vieille
forge, rue Valiquette, et son intérieur sombre. Les quelques hommes, jasant autour du feu s'étaient arrêtés sec de parler quand
nous avions ouvert la porte. Il y avait de quoi : une femme était entrée dans la forge! Ma mère avait voulu faire voir ce
lieu d'un autre âge à son jeune fils. Même en 1960, c'était presque scandale !
Il y avait la minuscule petite cabane à sucre derrière le presbytère et la soeur Imelda qui essayait de faire le «cheuf». Et il y avait évidemment Claude-Henri Grignon qui marchait jusqu'à la poste à un coin de chez lui, emmitouflé dans son
«capot d'chat», à qui j'avais demandé si mon oncle pouvait le prendre en photo avec moi à ses côtés. Malheureusement, la photo
avait été floue...
C'est pour alimenter ces quelques souvenirs que j'ai fouillé sur les vieilles maisons de Sainte-Adèle, comme je
l'avais fait précédemment pour Saint-Eustache. Ce site constitue une première collection de ces renseignements qui s'accroîtra
peut-être avec le temps. Tout commentaire ou suggestion d'amélioration sera évidemment apprécié par son concepteur.
- Marc-Gabriel Vallières, janvier 2013