Nom :

Centre communautaire du Domaine d'Estérel

Adresse :
 

414, rue du Baron-Louis-Empain
Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson

Cadastre (1882) :

Lot 29 ptie, rang VI, canton Wexford,
cadastre de la Paroisse de Sainte-Marguerite

Date(s) de construction :   

1937


Historique de l'immeuble

Pour une histoire plus complète des débuts de l'ensemble des installations du baron Empain, consultez la fiche technique sur le Domaine d'Estérel.

Construit selon les plans de l'architecte belge Antoine Courtens dans le style art déco, le centre communautaire est inauguré en juillet 1937. Il constitue l'un des premiers « centres commerciaux » au Canada. On y retrouve une vingtaine de magasins : une succursale du magasin Holt Renfrew, une tabagie, un salon de coiffure, une boutique de sports, une pâtisserie, ainsi qu'un garage intérieur. Pour l'inauguration du « Blue Room », restaurant et salle de danse et de spectacles situé à l'étage, Louis Empain a fait venir Benny Goodman et son orchestre pour une soirée donnée le 9 juillet 1938 dans un faste resté mémorable!

Durant la seconde guerre mondiale, le bâtiment est réquisitionné par le gouvernement canadien, étant considéré comme un « bien de l'ennemi », la Belgique étant passée sous contrôle allemand. L'armée canadienne convertit alors l'immeuble en centre d'entraînement. L'immeuble connaît ensuite de nombreuses vicissitudes, dont un incendie majeur en 1945. De 1959 à 1970, il est transformé en écurie. Il est acquis en 1978 par la Ville de Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson qui y aménage son hôtel-de-ville.

Une polémique surgit dans les années 2010 lorsque le projet d'un promoteur à qui la Ville a cédé l'immeuble vise à convertir l'ensemble en condos et à interdire l'accès au site à la population. Le 20 février 2014, afin d'en empêcher la destruction, le Ministre de la Culture et des Communications du Québec classe l'enveloppe extérieure, le merveilleux « Blue Room » et la cage d'escalier comme biens patrimoniaux et établit une aire de protection autour de l'immeuble. Depuis cette date, l'immeuble est laissé à l'abandon par le promoteur.

Du 9 au 14 mai 2022, ce bâtiment comportant des éléments historiques classés a été illégalement détruit par un promoteur immobilier sans scrupule qui méprise la culture et l'histoire du Québec et, de là, qui méprise tous les Québécois. Souhaitons que le Gouvernement du Québec «mette ses culottes» et fasse, au nom de nous tous, respecter à la lettre les lois de ce pays.

Références