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Historique de l'immeuble
C'est en juin 1791 que le terrain a été concédé à Nicolas-Benjamin Mailloux, le nouveau curé de Saint-Eustache. Avant d'arriver ici comme curé en 1790, messire Mailloux avait été curé de la paroisse de Trois-Rivières. Un an plus tard, soit en septembre 1792, il fait don du terrain à son frère Laurent-Benjamin, lors de son contrat de mariage avec Marguerite Amesse. Laurent-Benjamin Mailloux s'y établit comme forgeron et y construit une maison de bois de 25 pieds sur 22 ainsi qu'une boutique de forge à l'arrière. Un an plus tard, en août 1793, il revend le terrain et la maison au menuisier Hyacinthe Leclaire. La boutique de forge ne devait pas avoir été construite très solidement, puisque le contrat de vente en parle comme d'une «vieille boutique en bois»! Chose curieuse, le vendeur se réserve le droit, dans le contrat, de revenir au printemps pour enlever les pierres de la cheminée ainsi que les châssis de la boutique.
En 1802, Leclaire revend le site à Jean-Baptiste Beautron dit Major, qui le cède en 1819 au marchand Charles Dorion. Celui-ci est le premier marchand à s'installer dans ce lieu. En 1820, il signe un marché de construction avec le maçon François Berthelet, pour faire ériger trois petits bâtiments de pierre, à l'arrière du terrain, pour servir d'entrepôts à son commerce. Il est probable que la section de pierre, sur la rue Dorion, est une de ces trois dépendances. Si tel est le cas, il s'agirait là d'un des plus anciens bâtiments du Vieux Saint-Eustache, avec la maison de William Smith (au 196, rue Saint-Eustache) et la partie Ouest de la maison Gratton-Chesser (au 338, rue Saint-Eustache). Charles Dorion n'occupe pas son nouveau magasin très longtemps. Il le cède en mai 1824 à Joseph Paiement dit Larivière.
Daniel-Adolphe Plessis-Bélair vient s'établir comme marchand à Saint-Eustache, venant de Sainte-Rose. Il acquiert peu après le site en 1851 et fait construire un hangar de pierre à l'arrière de la maison. Ce bâtiment existe toujours sur la rue Dorion. En 1877, il s'associe à Charles-Auguste-Maximillien Globensky pour effectuer, à partir de son magasin-général, le commerce du grain et de la farine. Seule condition au contrat, le public devra ignorer que Globensky est associé au commerce! C'est Plessis-Bélair qui fait construire en 1886 le magasin en briques, sur la rue Saint-Eustache, par le charpentier Isaïe Brayer dit St-Pierre. Il est probable que les briques proviennent d'une manufacture tenue par la famille Bricault dit Lamarche à la Fresnière. C'est au même moment qu'il se fait aussi construire une résidence néo-gothique, l'actuel restaurant au 163 de la même rue.
Devenu malade, Plessis-Bélair fait son testament en novembre 1889, et décède en 1891. Sa fille vend le magasin en juin 1897 à Ernest Lahaie, qui va l'opérer jusqu'à son décès en 1939. Ses héritiers revendent l'immeuble en 1976.
Références
- --, «Le magasin Jean Lahaie célébrera son centenaire le 8 août prochain», dans La Victoire, 26 juillet 1956, pages 1 et 11.
- Boileau, Gilles, «Le décès de Daniel-Adolphe Plessis-Bélair», dans L'Éveil, 4 avril 1984, page 10A.
- Boileau, Gilles, «Les funérailles du marchand Plessis-Bélair», dans L'Éveil, 11 avril 1984, page 10A.
- Boileau, Gilles, «Deux magasins, trois hôtels», dans L'Éveil, 17 janvier 1993, page 12.
- Boileau, Gilles, «Adolphe Plessis-Bélair, marchand de la grand'rue», dans La Concorde, 20 octobre 1993, page 10.
- Boileau, Gilles, «Plessis-Bélair: un des premiers commerçants de la grand'rue», dans L'Éveil, 24 octobre 1993, page 10.
- Boileau, Gilles, «Les funérailles grandioses de D.-A. Plessis-Bélair», dans La Concorde, 27 octobre 1993, page 10.
- Boileau, Gilles, «Feue Mme Lahaie», dans L'Éveil, 16 janvier 1994, page 10.
- Boileau, Gilles, «Jadis, en mai, arrivaient les touristes», dans L'Éveil, 18 août 2001, page 10. Mention d'Ernest Lahaie, marchand général.
- Trudeau, Jocelyne F., «Le magasin Lahaie, un héritage du curé Paquin?», dans La Feuille de Chêne, vol. 20, no 2, juin 2017, pages 32-35.
- Vallières, Marc-Gabriel, «Les maisons d'ancêtres: 23. Le magasin Plessis-Bélair», dans L'Éveil, 7 avril 2001.